4ème phase du Raja Yoga :

Félicitation pour avoir suivi les premiers préceptes du Raja Yoga jusqu’à ce point. Est-ce que cela a été facile ? Difficile ? Avez-vous eu, comme nous, des moments où vous avez fait des écarts ?

C’est normal, dans notre société moderne il est plus difficile de se tenir à des préceptes strictes. On peut bien sûr pratiquer le Raja Yoga de manière stricte, cela peut permettre d’avancer plus rapidement sur son chemin, mais avec le risque de se bloquer sur une voie sans issue.

Selon nous, il est le plus efficace est de faire de son mieux, comme le disent les accords Toltèques. Cela peut vouloir dire être très stricte ou moins en fonction des possibilités.

Retour d’expérience

Les difficultés que nous avons rencontré au cours du 2ème mois d’exercices ont été variables.

Pour moi, le plus facile a été incontestablement les exercices de respiration. Il faut dire que je pratique régulièrement des respirations plus complexes. Il ne s’agissait donc que d’exercices bien connus et faciles pour moi à maîtriser.

Dire la vérité se montre plus compliqué. Si ne pas raconter de mensonges est plutôt aisé, ne rien cacher m’est plus difficile. J’ai l’habitude de taire tout ce qui pourrait amener du mal-être ou du conflit. Bien souvent, un mensonge par omission peut me permettre de rester dans ma zone de confort. Je dois donc travailler sur ce point afin de dire ma vérité et de rester honnête avec moi-même, même si cela peut causer des conflits.

Décider de rester en plein accord avec mon moi supérieur, m’a aussi été difficile. Il n’est pas facile de suivre ses aspirations lorsqu’elle vous amène très loin de la vie que vous avez créé. Le principe c’est l’exercice de Raja Yoga n’est pas de tout modifier d’un coup. J’ai voulu donc peu à peu vers l’accord avec mon moi supérieur.

Le contentement est aussi difficile à appliquer, mais j’essaye chaque jour de trouver de plus en plus de sources de contentement. Cela me permet peu à peu de me libérer des poids et des contraintes qui régissent ma vie afin de mieux profiter de cette dernière, libre et léger.

Comportements à ajouter

Comme les autres mois, nous allons ajouter des règles de comportement à celles déjà mises en place. Elles les approfondissent, nous amenant un peu plus vers le non-attachement aux sens et au monde impermanent.

La non-sensualité, brahmacharya

Ce commandement est souvent interpréter par le fait de devoir rester célibataire et s’abstenir de toute relation sexuelle, même de la masturbation. Cependant, c’est oublié que beaucoup de Yogis du passé étaient mariés et avaient des enfants.

De même, penser que ce précepte ne concerne que l’activité sexuelle est très limitatif. La non-sensualité concerne l’ensemble des sens. Contrairement à ce qui peut être cru, il ne s’agit pas de ne prendre aucun plaisir sensoriel, mais de ne pas s’y attacher.

Évidemment, se priver de tous les plaisirs sensoriels, comme le font par exemple les Jane, facilite grandement ce principe. Cependant, si le suivre en étant sur-stimulé sensoriellement est plus difficile, cela permet aussi de se détacher plus rapidement de tous ces éléments.

Le but de ce précepte est de profiter des expériences sans y être attaché ou avoir d’attente. Les plaisirs et les déplaisirs qu’apportent nos sens doivent être vécus, sans attache ou vouloir les attirer ou les repousser.

Cela peut concerner les plaisirs du toucher, de l’alimentation, des odeurs ou les douleurs par exemple, mais aussi les émotions, les pensées et tout ce que nous vivons.

Swadhyaya, la connaissance intérieure

Si se désidentifier de l’extérieur est un processus primordial pour laisser la place du divin en nous, il est tout aussi important de nettoyer ses blocages internes.

Pour cela, l’étape la plus importante est de se poser des questions afin de se connaître en profondeur. Il ne s’agit pas de suivre des années de psychanalyse, mais de se poser en méditation des questions du genre :

  • Qui suis-je ?
  • Quelle est ma place dans le monde ?
  • Qu’est-ce que je veux vraiment ?
  • Comment puis-je différentier le moi du Moi ?

Ce travail d’introspection doit être réaliser si possible tous les jours afin d’avancer rapidement. Si nous ne laissons pas de place au divin dans notre tête, il sera difficile d’atteindre l’état de fusion, objectif du yoga.

Position

Deux positions avancées peuvent vous permettre d’accélérer grandement votre travail de méditation :

Position du tailleur avancée

Les jambes en tailleur, ramener les talons vers le périnée et l’utiliser pour appuyer légèrement sur cette partie entre le sexe et l’anus. Cette zone est très riche en centres énergétiques. En la stimulant ainsi nous pouvons améliorer la circulation de l’énergie et la vitesse à laquelle nous avançons sur notre chemin spirituel.

Position du lotus

Cette position est souvent considérée comme la position ultime de la méditation. Les gens croisés, il s’agit de monter ses pieds sur ses cuisses des deux côtés.

C’est une position qui demande une grande souplesse et un entraînement important. Très peu de personnes ont la constitution et la patience pour y arriver. Elle permet de libérer la colonne vertébrale et la circulation des énergies de manière extrêmement importante.

Se relaxer et faire de son mieux

Dans plusieurs écoles de Yoga, il est inutile d’espérer atteindre un haut niveau de yoga si l’aspirant est incapable de tenir la position du lotus, ou au moins celle du demi lotus. Il est vrai que savoir tenir ces positions est un vrai avantage dans son travail de méditation.

Cependant, si nous passons des mois voire des années à essayer de tenir ses positions au lieu de méditer et d’avancer sur notre chemin spirituel, cela peut devenir une vraie source de perte de temps. Comme toujours, le principe est de faire de son mieux et de choisir la voix la plus efficace pour nous.

Un carbonique qui n’a aucune souplesse perdrait principalement du temps à essayer de te dire la position du lotus. D’un autre côté, un fluorique très souple pourrait tenir le demi-lotus sans effort et ainsi en profiter pour faciliter sa méditation et la circulation de son énergie.

Habitudes alimentaires

Il n’y a pas d’ajout à ce niveau. Il s’agit plutôt de s’assurer de tenir le mieux possible les règles édictées dans les articles précédents en essayant de faire de moins en moins d’écart.

Ce mois est également le bon moment pour rechercher les aliments qui nous conviennent et ceux qui ne nous conviennent pas. Il est important de sortir des dogmes. Le principe ici n’est pas de suivre une mode ou des conseils externes, mais d’écouter son corps. Vous sentez-vous bien lorsque vous consommez des produits laitiers ? Ou du gluten ? Les tomates vous conviennent-elles ?

En écoutant votre corps, vous pourrez peu à peu déterminer quels aliments vous conviennent vraiment. Pour cela, entrez en contact avec votre corps après avoir mangé afin de savoir comment se déroule votre digestion. Le principe n’est pas forcément d’arrêter certains aliments, mais d’apprendre à écouter son corps et son ressenti.

La respiration nadichodana

La respiration alternée par les narines est un élément important pour permettre de bien nettoyer ses circuits d’énergie et entrer rapidement en méditation. Il existe plusieurs manières de réaliser cette respiration. Nous vous en présentons une, mais si vous en avez d’autres que vous préférez, n’hésitez pas à les utiliser.

  • Commencer par prendre trois grandes respirations diaphragmatiques
  • Inspirer à fond
  • Boucher sa narine droite grâce à son pouce droit
  • Expirer par la narine gauche
  • Inspirer par la narine gauche
  • Toujours avec le pouce droit, boucher la narine gauche
  • Expirer par la narine droite
  • Inspirer par la narine droite
  • Recommencer le cycle entier deux fois de plus

Cette respiration permet de très rapidement se relaxer et entrer dans un état de conscience modifiée.

Restriction sensorielle

Pour parvenir à méditer efficacement, il est important de parvenir à contrôler ses sens. Le principe de cet exercice est de travailler sur les différents sens afin d’apprendre à ne plus nous laisser distraire par eux.

La vision

Nous allons commencer par la vision. Pour cela, commencer par observer les objets qui se trouvent devant vous, sans bouger la tête. Tout en gardant les yeux ouverts, commencer à laisser vagabonder vos idées, à rêver.

Une fois que vous avez perdu le contact avec le monde que vous voyez, fermez les yeux et voyez un concept à l’aide de votre œil intérieur, par exemple la gentillesse, la tolérance, la paix. Laissez venir tout ce qui veut venir à votre esprit.

Une fois que l’image est à votre satisfaction, vous pouvez ouvrir les yeux et observer le monde devant vous. Est-il différent d’avant ? Soyez conscient des différences dans vos perceptions.

Odeur et goût

Sentez une odeur que vous aimez, par exemple un plat, une épice, un parfum ou une huile essentielle par exemple. Il est important de choisir une odeur forte. Vous pouvez aussi choisir un goût que vous avez dans la bouche.

Tout en sentant cette odeur ou ce goût, laissez votre esprit vagabonder jusqu’à ce que vous n’ayez plus la conscience de l’odeur ou du goût.

Le but de ces exercices est de vous permettre de vous détacher de vos sens afin de pouvoir méditer plus facilement sans être déconcentré par ce qui se passe autour de vous. Le mois prochain, nous continuerons avec d’autres sens.

S’entrainer

Cette fois encore, il s’agira de s’entraîner à ces nouveaux exercices tout en continuant les précédents. La pratique devient ainsi de plus en plus profonde tout en évoluant tranquillement.

Amicalement vôtre,

Wanderer