Pourquoi est-il si difficile de juste être ?

Dans les milieux spirituels, il est souvent expliqué que notre quête de l’absolu dans le futur n’a pas de sens, car nous sommes déjà cet absolu, cet être divin merveilleux.

Il suffirait alors juste d’être pour atteindre le Nirvana. Facile n’est-ce pas ? Dans ce cas, pourquoi tant de personnes sont encore dans la souffrance ?

C’est ce que nous allons analyser dans cet article.

Être et pas avoir ou faire

La première difficulté dans cette approche est que nous n’avons pas l’habitude de simplement être. La plupart d’entre nous avons appris que l’important était de faire ou d’avoir.

Cette programmation nous poursuit dans notre chemin spirituel. Nous avons alors beaucoup plus de facilité lorsqu’il s’agit de faire quelque chose (méditer ou un rituel) ou avoir quelque chose (une pierre ou un artéfact).

Penser à simplement “être” est difficile car nous n’avons pas l’habitude de ne rien avoir à faire. Être nous demande des compétences que nous n’avons jamais développé au cours de notre vie.

La plupart du temps, même lorsque nous essayons d’être, nous retournons vite vers le faire que nous connaissons bien mieux.

Nettoyer tout ce qui nous bloque

Si nous sommes parfait, sans rien avoir à faire pour le devenir, pourquoi n’en avons-nous pas l’impression ? Pourquoi est-ce si difficile d’être juste bien ?

Ceci est généralement lié à toutes les croyances, les émotions et les injonctions que nous avons mises en place. Tous ces éléments qui datent de notre enfance et renforcés tout au long de notre vie, bloquent notre accès à qui nous sommes vraiment.

C’est pourquoi beaucoup d’approches dans le développement personnel ou spirituel indiquent de pratiquer régulièrement des nettoyages de tous ces éléments qui nous empêchent de revenir à nous. Ceci peut être fait grâce à des thérapies, des sadhanas, en participant à des satsangs ou en pratiquant des exercices de nettoyage.

Le principe est d’enlever tous les blocages entre nous et nous. Le travail ne consiste donc pas à avancer vers qui nous sommes, mais à enlever ce qui nous empêche de voir que nous le sommes déjà.

Enlever les attentes et projections de l’ego

Notre ego est en général au centre de notre vie, il contrôle la plupart de nos gestes et de nos pensées. Hors, pour se projeter, l’ego a besoin de pouvoir se poser sur des éléments concrets. C’est pourquoi dans les processus de matérialisation, il est toujours demandé de créer des visions précises de ce que nous désirons. De toute manière, notre ego peut nous accompagner plutôt que de lutter contre nous.

Forcément, lorsqu’il s’agit d’être simplement nous-mêmes, il devient beaucoup plus compliqué de donner à l’ego des images précises à suivre. Même si nous pouvions le faire, ce serait généralement contre-productif. En effet, le processus de retour vers soi ne doit surtout pas être contrôlé. Ce serait comme une personne qui s’efforcerait d’être plus spontanée, ça n’aurait aucun sens.

De plus, même si le but de ce travail n’est pas forcément d’éliminer l’ego (cela dépend des traditions), il est certain qu’il n’aura plus réellement la même place une fois que nous sommes connectés à nous-mêmes. Généralement, il a peur de laisser sa place. Donc, sinon lui donnons trop de pouvoir lors du processus de retour vers nous-même, il s’arrangera pour le bloquer.

Un processus sans outils ou presque

Même si beaucoup de personnes essaient de présenter des outils afin de devenir rapidement soi-même, ces derniers appartiennent principalement à l’ego et ne peuvent donc pas nous aider à passer au-delà de ce dernier.

La découverte de soi-même ne peut se faire que grâce à l’introspection. En recherchant l’observateur en nous, cette partie de nous qui regarde les choses sans y réagir, nous pourrons parvenir à ce que nous sommes vraiment au-delà du mental, de l’émotionnel et de l’ego. Même si certaines méditations peuvent nous y aider, elles ne remplacent pas le cheminement interne pour découvrir qui nous sommes.

Cependant, les différents outils proposés peuvent être très utiles pour nettoyer les croyances et les injonctions qui nous empêche de simplement être. Ils permettent ainsi d’atteindre cet état d’être rapidement.

Ne rien attendre, ne rien vouloir

Souvent, ce qui nous conduit vers un chemin spirituel est le désir de laisser la souffrance pour atteindre la joie et la paix. Nous avons ainsi des attentes et des besoins. Pris par cette recherche, nous sommes souvent incapables de voir ce qui est.

En effet, si nous connecter à nous-mêmes nous apportera généralement cette paix et cette joie tant attendues, elles seront généralement très différentes de ce que nous imaginons. Il est alors très probable que nous passions à côté de nous-même sans réellement nous voir, trop intéressé par chercher ce qui n’existe pas.

Être soi n’est pas un chemin, ce n’est pas une destination et cela nous apportera pas ce dont nous rêvons. Il s’agit simplement de notre destinée, ce que nous sommes venus faire sur terre, ici et maintenant.

Amicalement vôtre,

Wanderer