Contrôle, lâcher prise, discipline, rigidité, maîtrise et structure interne partie 1 : définitions

L’équilibre entre ces différentes notions n’est pas toujours facile à trouver. Nous cherchons à contrôler notre environnement, faisons de la discipline un gros mot à combattre tout en nous rigidifiant, ignorons la maîtrise et ne savons même pas la signification de structure interne.

Cela nous éloigne de la paix, la joie et la perfection de notre vraie nature : du moment présent ! Et nous enferme alors dans une peur de vivre, de sortir de l’illusion que nous pouvons contrôler notre environnement.

Avant de pouvoir changer, il est important de comprendre la signification de ce mots, de ce qu’ils veulent dire pour nous et comment nous nous sommes perdus dans ce labyrinthe produit par notre propre esprit.

Quelques définitions

Le plus néfaste pour tout : le contrôle

L’énergie du contrôle est sans aucun doute l’une des plus destructrices, que se soit au niveau mental, de la santé ou des relations. En croyant ou voulant avoir une emprise constante sur notre environnement, nous ne ressentons que difficilement les énergies de joie, plaisir et légèreté circuler en nous.

Le contrôle est la force par laquelle nous essayons de manipuler notre environnement et le comportement des autres. Dès que nous voulons que les choses se passent d’une certaine façon, nous sommes dans le contrôle et nous rigidifions. Nous devenons alors des dictateurs qui perdent pied dès que les événements nous résistent.

Les hyper-contrôlants veulent qu’on les aime sans se demander s’ils sont aimables, qu’on les écoute sans écouter les autres, qu’on fasse ce qu’ils veulent alors qu’ils ne le font même pas eux-mêmes, etc. Ils se comportent généralement de la manière qu’ils supportent le moins chez les autres.

Nous mettons en place ces mécanismes principalement par peur de notre environnement. Plus nous contrôlons, plus nous avons l’illusion d’être protégé de ce qui nous effraie le plus. Alors qu’en réalité, nous le provoquons bien souvent. Prenons l’exemple d’une personne jalouse. Elle a peur que l’autre la quitte, mais bien souvent c’est sa jalousie qui cause la rupture.

Le contrôlant a souvent beaucoup de difficulté à reconnaître son état, en tout cas pour les éléments qu’il ne veut absolument pas lâcher (lorsqu’il admet son contrôle d’une situation, c’est généralement qu’elle n’a pas vraiment d’importance). Ou bien, il trouvera des excuses extérieures, par exemple dans son passé ou ses proches.

Le contrôle est destructeur car il empêche toute maîtrise et son énergie finit par brûler tout ce qu’elle touche.

Le plus galvaudé : le lâcher prise

Le développement personnel utilise le lâcher-prise à tord et à travers depuis tellement d’années que plus personne ne sait vraiment ce que cela signifie et comment le faire.

Lâche prise et ça ira mieux !

Voilà le genre de conseil qui fait une belle jambe ! Il est exact, certes, mais beaucoup trop vague. Ce serait comme dire : sois plus heureux !

Le lâcher prise est l’acceptation de la perte du contrôle. Plus précisément, le vrai lâcher prise, c’est se rendre compte qu’on n’a jamais à contrôler une situation, c’est laisser être. Du coup, au lieu de s’éparpiller et d’utiliser son énergie à combattre dans le vide, on peut alors l’employer à ce qui nous sert vraiment : vivre la vie que nous voulons vraiment.

Souvent, le lâcher prise est confondu avec du jemenfoutisme. C’est une erreur. Croire qu’on se moque complètement de quelque chose, c’est essayer de contrôler dans l’autre sens. Le vrai lâcher prise, c’est ne pas s’attacher, ne pas mettre d’enjeux… Nous pouvons être triste si quelque chose qu’on aime disparaît, mais l’accepter et aller de l’avant tout en douceur au lieu de rester accroché.

Le lâcher prise, ce n’est pas rester sur son canapé devant la télévision en attendant que l’univers fasse tout à notre place, c’est prendre sa responsabilité, se lever et suivre le flux de la vie.

Difficile ? C’est souvent le travail de plusieurs vies. Cependant, l’essentiel est d’avancer instant après instant.

Bien équilibré, le lâcher-prise permet de mettre en place la structure interne et la maîtrise. Mal équilibré, il nous empêche d’évoluer vers ce que nous voulons et est la première cause de stagnation.

La plus incomprise : la discipline

Pour la plupart des gens, la discipline est presque assimilée à un gros mot. Nous avons tellement souffert de la discipline imposée par nos éducateurs que nous faisons tout pour la fuir.

Mais était-ce vraiment de la discipline ?

Vouloir que les enfants se comportent comme on veut qu’ils se comportent… Cela ressemble étrangement à du contrôle !

La plupart des fois où on parle de discipline, c’est pour cacher qu’on est dans le contrôle. Il est mieux vu de dire qu’on enseigne la discipline à nos enfants plutôt que de dire qu’on les contrôle ! Mais le résultat est le même : on veut qu’ils fassent ce que nous voulons.

La vraie discipline vient de l’intérieur. Elle nous pousse à entreprendre une action, car on sait qu’elle nous mènera vers ce qu’on veut vraiment, même si dans le présent la situation est difficile. C’est une notion qui élève au lieu de maintenir sous une chape de plomb.

Un exemple de différence : un adolescent qui travaille pour réussir un examen parce qu’il sait que ça l’aidera à obtenir le travail de ses rêves, c’est de la discipline. Par contre, s’il le fait sous la contrainte de ses parents parce qu’il doit réussir, c’est du contrôle. On imagine immédiatement le résultat de ces deux approches.

La plus cachée : la rigidité

La discipline et le contrôle peuvent se mélanger. Cela donne la rigidité : le contrôle envers soi-même. Le rigide ne cherche pas à changer son environnement, mais il s’oblige à s’adapter tant bien que mal à ce dernier pour correspondre à ce qu’il croit que l’univers attend de lui.

Le rigide ne fait pas les choses parce que ça lui permet de se rapprocher de ce qu’il veut vraiment, mais parce qu’il le faut. La plupart des rigides le deviennent pour continuer le travail d’éducateurs contrôlants. Ils prennent le relais pour rester sous la même chape de plomb et répètent inlassablement les mêmes contraintes. Lorsqu’un rigide est sur une voie, il n’en change que très rarement, même s’il sait se tromper.

La rigidité empêche d’être pleinement soi-même et amène pas mal de problèmes de santé. Pour s’en détacher, il est important de comprendre que la plupart de nos règles ne nous appartiennent pas vraiment, mais viennent de nos éducateurs. On peut alors chercher ce qui nous correspond dans la fluidité.

Le rigide reconnait plus facilement son problème que le contrôlant. Cependant, il se sent généralement incapable d’en sortir et se culpabilise de ne pas être comme il faudrait. Cela ne fait que nourrir un peu plus sa rigidité.

La plus mystique : la maîtrise

Être un maître pour soi-même. En Orient, on parle parfois de devenir son propre guru.

Qui nous sommes est constitué de plusieurs parties : le corps, l’énergie, l’émotionnel, le conscient, l’inconscient, le subconscient… La maîtrise consiste à faire fonctionner ces différentes parties ensemble dans la même direction. Dans une équipe, si chacun joueur joue dans son coin, l’efficacité ne sera pas au rendez-vous. Même si sur le papier les joueurs sont les meilleurs du monde. C’est vrai dans le sport, mais aussi pour une entreprise ou n’importe quelle tâche en groupe.

C’est aussi le cas pour nous. Si chacune des parties de notre être travaille de manière coordonnée, nous avançons rapidement vers nos objectifs de travail, santé, évolution, spiritualité… Si elles ont toutes leurs buts et leurs agendas, nous n’avancerons presque plus.

Un bon maître saura inspirer ses élèves, les élever, puis les laissera libres de faire leurs expériences tout en restant présent pour les accompagner. C’est comme cela que fonctionne la maîtrise. Il s’agit de motiver les différentes parties de notre être à travailler dans la même direction et à donner le meilleur, mais pas d’essayer de les contrôler par la suite.

Beaucoup de maladies ou de problème viennent d’un manque de maîtrise. Par exemple, les cellules peuvent commencer à se surmultiplier ou à l’inverse à mourir

La petite nouvelle : la structure interne

Vu la mauvaise réputation de la discipline, nous aimons mieux parler de structure interne qui décrit mieux de quoi il s’agit.

La structure interne est ce que nous mettons en place en nous sur lequel nous pouvons nous appuyer pour avancer. Beaucoup de gens ont une importante structure externe (horaires, activités, travail, famille, etc.) tout à ce niveau est plus ou moins bien organisé, avec souvent une bonne dose de contrôle. Cependant, la plupart des personnes n’ont presque pas de structure interne. Ils veulent évoluer, faire du développement personnel, mais sans structure, leur énergie part dans tous les sens. Après des années de travail sur eux, ils n’ont pas l’impression d’avoir vraiment avancé.

Une bonne structure interne est le préambule à toute évolution personnelle. Cependant, elle ne doit pas devenir de la rigidité étouffante. Elle doit nous porter vers ce que nous voulons.

Par exemple, la structure interne peut nous permettre de mettre en place une méditation quotidienne, mais elle devient rigidité si elle nous oblige à faire la méditation proposée par tel maître qui ne nous convient pas ou à en faire 30 minutes parce que c’est comme ça !

Exemples de différences entre ces différentes notions

Pour vous aider à mieux saisir les nuances entre ces différentes manières d’être, voici quelques exemples. Il ne s’agit bien sur que de cas archétypaux, il est tout à fait possible de se situer entre eux.

Par rapport à l’alimentation

  • Contrôle : la nourriture sert à contrôler son corps et son environnement (par exemple possibilité d’avoir du surpoids pour être vu) ou d’imposer certains régimes à ses proches pour leur bien (ex: le Véganisme)
  • Lâcher-prise : mange n’importe comment, ne pense qu’au plaisir immédiat sans penser à sa santé ou à son bien-être
  • Structure interne : a mis en place des moyens pour écouter ses envies et besoins tout en gardant ce qu’il veut vraiment à l’esprit. Par exemple, s’il veut manger du sucre tout en sentant que cela ne lui fera pas du bien, sait en manger un peu sans exagérer.
  • Rigidité : se force à manger d’une certaine manière, suit des régimes très contraignant, n’écoute pas ses besoins
  • Maîtrise : n’a pas à se soucier de son alimentation car seul ce qui est bon pour l’ensemble de son être entre dans le corps

Par rapport au sport

  • Contrôle : fait du sport pour le résultat, importance de son image, pousse les autres à faire du sport pour leur bien.
  • Lâcher-prise : ne fait rien, à quoi bon
  • Structure interne : met en place des exercices réguliers s’il sent que c’est bon pour lui et s’y tient. Peut changer sa routine dès qu’il sent que
  • Rigidité : doit absolument faire tant de minutes de sport tous les jours sinon ça ne sert à rien
  • Maîtrise : a un corps musclé exactement comme c’est le mieux pour lui, même sans faire d’activité sportive. L’activité sportive vient naturellement au moment approprié sans y penser.

Par rapport au développement personnel

  • Contrôle : parle de ses avancées avec les autres, veut qu’ils en fassent aussi, ne font du développement personnel que parce que ça leur apporte quelque chose
  • Lâcher-prise : pense ne jamais y arriver ou que le développement personnel c’est de la foutaise
  • Structure interne : met en place les exercices réguliers qui lui correspondent le mieux, les fait sans efforts particuliers
  • Rigidité : trouve qu’il n’avance pas assez vite, doit toujours avancer, pas de repos. Suit des doctrines strictes.
  • Maîtrise : le développement personnel est un évidence, il n’y a même plus besoin d’en parler. Les exercices

Par rapport à son travail

  • Contrôle : désir que les choses soient faites d’une certaine manière. Impose sa façon de travailler à ses collaborateurs sans tenir compte de leurs besoins. Sous le prétexte de vouloir rendre service, pousse les autres à travailler d’une certaine manière. Dans certain cas, dénonciation à la hiérarchie.
  • Lâcher-prise : fait le minimum, ne met pas d’énergie dans son travail, démissionne
  • Structure interne : met en place la manière de travailler qui lui correspond et qui s’intègre à son entreprise. Peu s’adapter aux contraintes tout en restant vrai envers lui-même
  • Rigidité : s’oblige à travailler énormément, à faire les choses d’une façon qui ne lui correspond pas
  • Maîtrise : travaille sans se poser de question. Agit et change de façon efficace. Incarne ce qu’il veut transmettre tout en restant lui-même. Inspire les autres sans vouloir les changer.

Faire un état des lieux honnête

La plupart des personnes ne sont bien sûr pas dans des extrêmes mais naviguent entre plusieurs pôles. Il peut y avoir des changements en fonction des domaines et des moments de notre vie. Par exemple, nous pouvons bien maîtrisé la nourriture mais être rigide par rapport au travail à un moment, puis six mois plus tard devenir rigide par rapport à la nourriture et dans le lâcher-prise par rapport au travail.

Il est courant de voir la belle structure interne que nous avons mise en place voler en éclat devant un traumatisme ou une période de stress. C’est normal. Ce qui est important c’est de reconnaître où nous en sommes afin de déterminer ce que nous souhaitons transformer dans notre vie.

Dans les parties suivantes, nous vous aiderons à voir d’où proviennent ces habitudes d’être et comment elles s’articulent dans notre vie. Ainsi que des techniques pour aller vers ce que nous voulons vraiment.

En attendant, laissez-nous en commentaire les domaines de votre vie dans lesquels vous pensez être dans le contrôle, la rigidité ou au contraire la structure interne ou la maîtrise.

Amicalement vôtre,

Wanderer

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