La maîtrise de Soi

Généralement, quand on parle de maîtrise de soi, on pense en réalité au contrôle de ses émotions, de ses désirs, de ses envies. Pour la plupart des personnes, quelqu’un qui est maître de lui-même ne se laissera pas emporter par ses émotions, ne craquera pas par gourmandise et n’essaiera pas d’assouvir ses envies à tout prix. Mais tout cela est avant tout de contrôle et non une réelle maîtrise de soi-même.

Nous allons vous parler, dans cet article, d’une toute autre maîtrise de soi, la maîtrise de SOI. Il ne s’agit pas d’un contrôle de son comportement ou de ses réactions, mais d’un non-attachement global et d’une habitude de vivre dans le présent à chaque instant.

Cette maîtrise de Soi est généralement plus facile à atteindre dans un ashram ou isolé sur une montagne. Mais si vous lisez cet article, vous faites partie des nombreuses personnes à devoir le faire alors qu’elles sont plongées dans le monde.

Nous allons voir ensemble des astuces pour y parvenir plus facilement.

Être éveillé dans un monde endormi

La maîtrise de soi permet de se réveiller du drama ambiant. On se retrouve un peu comme la seule personne sobre dans une soirée où tout le monde a beaucoup trop bu. C’est un sentiment particulier que tout le monde n’est pas prêt à accepter.

Pour les personnes qui osent sortir de l’illusion collective, le chemin est généralement compliqué par toutes les habitudes et les croyances que nous avons mises en place.

Selon la plupart des approches spirituelles du monde, il y a 2 sources qui nous bloquent et nous empêchent d’être nous-même. Nous allons les étudier dans cet article.

La domestication et l’auto-domestication

Il s’agit d’un concept qu’utilisent les chamanes Toltèque, mais les autres traditions ont généralement des approches semblables.

Comme êtres divins, nous naissons libre et aligné à notre lumière interne. Cependant, notre famille et la société nous font vite comprendre que nous devons nous conformer à un certain cadre, pour notre bien…

La carotte et le bâton

Notre âme est venue sur Terre pour faire des expériences, comme enfant, nous expérimentons donc le monde sans à priori, ni limite.

Nos proches, la plupart des fois pour nous protéger et prendre soin de nous, nous indiquent alors ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Si certains de ses conseils peuvent se montrer bénéfiques, lorsqu’ils vont contre ce que nous ressentons, ils risquent de bloquer une partie de notre énergie.

Pour nous faire obéir, les adultes vont alterner entre la carotte et le bâton. Nous allons ainsi apprendre que si nous nous écoutons, nous risquons d’être puni (par exemple en voyant maman triste), alors que nous obtenons une récompense si nous obéissons (maman nous fait un câlin).

Exemple de la soupe

Un exemple classique est celui de la soupe ou des légumes à finir. Les parents veulent ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants, ils veulent qu’ils mangent des légumes qui leur permettront de bien grandir. C’est un but noble. Le problème vient plutôt de la manière d’y arriver.

En général, ils commencent par la carotte (si tu manges ta soupe, tu deviendras grand et fort comme papa). Si cela ne fonctionne pas, il y a le bâton (Il y a des millions d’enfants qui meurent de faim et toi tu refuses de finir ta soupe, tu devrais avoir honte de toi) puis la carotte quand enfin on mange (Voilà un bon garçon).

Derrière cet exemple qui peut sembler trivial et ne pas porter à conséquence, se cache un principe qui va nous apprendre à être domestiqué et surtout à nous auto-domestiquer. En effet, lorsque nous sommes adultes, nous allons continuer à finir notre plat pour être de bons garçons.

Exemple du travail et de la réussite

Un autre exemple commun est la signification du travail et de la réussite, ce qui va influencer une grande partie de notre vie. Lorsque nous sommes enfants, on nous parle souvent de l’importance de la réussite au niveau professionnel et financier.

Réussir sa vie devient synonyme d’avoir de l’argent. Nous suivons alors des études en fonction des professions qui semblent pouvoir nous apporter le plus de chance de réussite en fonction de notre milieu : homme politique, avocat, médecin, ingénieur…

Nous ne choisissons pas une profession parce qu’elle nous plaît mais parce qu’elle nous offre des choses d’être riche et donc d’être heureux, si on en croit notre conditionnement.

C’est quand nous comprenons que la réussite sociale et financière nous apporte pas le bonheur que nous faisons souvent un burn-out, une dépression, une tentative de suicide ou que nous laissons d’un seul coup tout tomber.

La fin de la liberté

Bien sûr, un grand nombre d’éléments apportés ainsi ne sont pas néfastes. Ils peuvent même se montrer très utiles pour s’adapter à la société. La question de base, la seule qui importe, est : est-ce en accord avec les désirs de notre âme ?

Toutes les injonctions et les croyances qui ne sont pas les nôtres forment un brouillard qui nous empêchent de voir le monde tel qu’il est réellement et de pouvoir vivre pleinement libre. Nous continuons à agir en fonction de ses anciens apprentissages, même lorsqu’ils n’ont plus court.

L’attachement

L’autre élément qui empêche d’être totalement SOI est l’attachement. Le Bouddha disait même qu’il s’agit de la source de toute souffrance et que cela nous empêche d’être libre.

Il est normal d’aimer des choses, de s’y intéresser, d’y prendre du plaisir… Le problème, c’est lorsque nous nous y attachons. Nous devenons alors en quelque sorte esclave de ces éléments, et nous n’y prenons même plus plaisir.

Par exemple, je peux aimer une chanson, mais si je deviens fan du chanteur, alors je risque de m’y attacher et de modifier mon comportement en fonction de ce que dit ou ve que fait cette star. Je perds ma capacité d’être libre et pleinement heureux.

Il en va de même avec les religions, les possessions, le travail, la famille… Tout peut devenir une source d’attachement et nous plonger dans le brouillard et l’illusion du monde.

L’attachement aux croyances

Là où ça se complique, c’est lorsque nous nous attachons à nos croyances, croyance qui ne sont souvent d’ailleurs pas les nôtres mais celles de… Généralement plus personne ne sait d’où elles viennent mais les suivent de manière inconditionnelle, sans y réfléchir.

Lorsque nous nous attachons à une croyance, nous souhaitons la conserver à tout prix. Nous allons même réagir de façon très forte, voir violentes, si quelque chose essaie de nous détacher de cette croyance. C’est souvent ainsi que les guerres commencent.

Avant de pouvoir changer ses croyances où nous en libérer, il va être nécessaire de travailler sur nos attachements. Sinon, nous pouvons passer toute notre vie à essayer de changer tout en tournant en rond. Cela arrive souvent à des personnes qui se lancent dans le développement personnel.

Les égrégores

Derrière tout ce brouillard se cachent généralement des égrégores. La plupart des êtres humains ont fait inconsciemment allégeance à un ou plusieurs égrégores. Ils leur obéissent sans se poser de questions.

Les égrégores utilisent l’attachement pour nous garder près d’eux et la domestication pour nous empêcher de nous poser les bonnes questions. La plupart des personnes se retrouvent plongée tellement profondément dans le brouillard qu’elles ne peuvent plus se rendre compte de la présence des égrégores ou que telle réaction ou telle émotion ne leur appartient pas.

Il s’agit d’un véritable cercle vicieux, car plus les égrégores prennent du pouvoir, plus ils peuvent en prendre. La seule manière de casser cet enchaînement aide nous libérer de la domestication et de l’attachement afin de retrouver notre plein pouvoir. Cependant, les égrégores et toutes les personnes qui sont attachées feront tout pour nous en empêcher.

Voilà pourquoi il va être important d’avoir une grande maîtrise de SOI pour réussir à vivre libre.

Faire un bilan

Dans de prochains articles, nous aborderons plus précisément comment retrouver cette maîtrise de SOI et sortir du brouillard. En attendant, nous vous proposons de faire un auto-bilan honnête de quels sont vos attachements et les croyances et les injonctions que vous avez accepté dans votre vie.

Il s’agit d’un travail à la fois très simple et extrêmement difficile.

Simple parce qu’il ne demande que de d’observer en conscience. Il n’y a pas besoin de pratiquer des exercices compliqué ou d’apprendre des techniques longues. Il suffit d’observer chaque élément de sa vie et de se demander :

  • Est-ce que ça me plaît vraiment ? Est-ce que c’est en alignement avec mon cœur ?
  • Qu’est-ce qui se passerait en moi si je perdais cet élément de ma vie ?
  • Est-ce que je change mes perceptions, mon comportement, mes émotions en lien avec cet élément ?
  • Qu’est-ce que je suis prêt à faire pour conserver cet élément dans ma vie ?

Puis de regarder chaque croyance que l’on a pour savoir si elle nous appartient vraiment ou si on l’a prise pour obéir à une domestication. On peut faire la même chose pour chaque action que l’on fait, est-ce qu’on les fait parce qu’on en a envie ou parce qu’on a l’impression de le devoir.

Ce bilan est très difficile à faire car il demande d’être parfaitement honnête avec soi-même, une chose très difficile quand on parle de domestication et d’attachement. Généralement, nous avons tellement intégré les règles que nous avons l’impression qu’elles sont à nôtres, nous avons perdu l’habitude de les questionner.

Nous serions ravis de pouvoir partager avec vous ce que vous avez découvert, si vous acceptez de le laisser en commentaire afin que tout le monde puisse profiter de votre expérience.

Amicalement vôtre,

Wanderer et Nïnji