Être incarné – 2ème partie Les différentes incarnations

Maintenant que nous avons vu l’importance d’être incarné et les raisons pour lesquelles nous ne le sommes pas toujours, nous allons discuter des différentes formes que peut prendre l’incarnation.

Comme nous l’avons vu, nous incarner davantage permet de mieux apprécier sa vie à tout point de vue.

Plusieurs types d’incarnation

Contrairement à ce qui est souvent cru, il n’y a pas qu’une manière d’être incarné.

Par exemple, on pense souvent que des moines enfermés entre les murs d’un monastère ou des Yogis ascètes fuient l’incarnation, mais est-ce vraiment le cas ?

Chacun vit son incarnation de manière différente et il est surtout important de trouver la manière qui nous correspond.

Voici quelques exemples de types. Il existe bien sûr une infinité de variation et il est possible de les combiner.

Profiter de la vie

C’est la manière classique de voir l’incarnation. Les personnes parfaitement incarnées dans ce modèle vivent ce qu’elles veulent vraiment tout en profitant de l’expérience à fond. Elles vivent en Conscience dans le moment présent.

Ces personnes étant bien incarnées, elles sont généralement très fortes pour matérialiser ce qu’elles souhaitent.

La difficulté de cette approche est de ne pas se laisser décentrer par toutes les tentations du monde moderne, ni par son ego, son mental ou son émotionnel. Ces derniers trouvent souvent des moyens de nous faire sortir de l’expérience du moment présent.

Dès qu’elles se laissent happer par l’importance placée sur l’extérieur, elles perdent leur contact avec leur incarnation et l’ensemble de leur vie peut se dérégler.

S’occuper de son corps

L’incarnation passe nécessairement par le corps. Bien s’en occuper est donc un moyen idéal de s’incarner. Il s’agit en particulier de :

  • Bouger régulièrement
  • Manger sainement
  • Dormir suffisamment mais pas trop
  • Se faire masser régulièrement
  • Boire au mais pas trop
  • Écouter les besoins de son corps et lui apporter l’équilibre, l’homéostasie

Attention, cette méthode peut comporter plusieurs pièges cachés dans lesquels il est facile de tomber :

  • Attendre un résultat. Si par exemple je fais du sport dans le but d’avoir un corps musclé qui me plaira mieux, cela signifie que je n’aime pas mon corps actuellement et que je ne suis pas dans le moment présent
  • Suivre des préceptes externes de ce qui est bon ou mauvais. On place alors notre conscience sur l’extérieur car il faut faire ou manger de telle manière…
  • Aller dans les extrêmes au lieu d’écouter son corps
  • Devenir dépendant aux activités car cela nous

Les personnes qui prennent soin de leur corps en restant dans l’ici et maintenant sont généralement mieux incarnées et plus à même de créer leur vie de rêve. Comme le dit Laurent Marchand, notre corps est un Stradivarius, il faut en prendre soin.

Être en pleine Conscience

Cette approche est prônée par les praticiens en méditation de pleine conscience ou en Vipassana, ainsi que des maîtres spirituels comme Eckhart Tolle.

La base de cette approche est d’être à 100% présent dans son corps dans le moment présent (ou dans ce corps selon l’approche de distanciation Vipassana).

C’est une approche souvent utilisée par les adeptes de la spiritualité non-religieuse qui peuvent s’incarner sans devoir être dans le monde. C’est également l’approche que suivent sans s’en rendre compte les artisans, artistes ou travailleurs qui parviennent à se plonger à 100% dans leur travail sans attendre de résultats. Ils sont alors totalement présents.

Lorsqu’ils parviennent à se détacher de l’extérieur, de leur ego et de leur identification, les adeptes de la pleine conscience sont si bien incarnés que l’univers leur apporte tout ce dont ils ont besoin.

Le danger de cette méthode est d’être dans l’attente de résultats. Dès qu’on médite en attendant d’arriver à un certain stade, en regardant où on en est par rapport à d’autres ou ce qu’on croit être un standard, on n’est plus présent. De même si on se laisse régulièrement happer par les distractions extérieures au lieu de rester Conscient la plupart du temps.

Vivre sa connexion au divin dans son corps

Il existe quatre grandes manières de vivre sa connexion au divin :

  • Dieu est une entité abstraite et éloignée. Même si on croit en lui, qu’on pratique les rituels liés à sa religion, on n’a pas de réelle contact avec le divin. C’est dans ce groupe que se trouvent la plupart des croyants.
  • Le divin est perçu comme une entité extérieure toute puissante et éloignée. On a des contacts étroits avec lui, peut-être même nous répond-il ? Lorsque l’on communique avec lui, on place notre conscience sur lui et plus en nous. C’est souvent le moyen que préconisent les religions qui souhaitent garder un certain contrôle sur les croyants.
  • Même si le divin est une entité extérieure, on l’invite en nous. Lors de nos prières, nous méditations ou dans notre vie courante, nous nous laissons pénétrer par l’énergie divine. Cela demande bien sûr un grand lâcher prise. C’est souvent ce que vivent les religieux ou les croyants en connexion forte avec le divin.
  • Le dernier groupe ressent le divin en soi. On est alors une partie du divin. Lorsqu’on prie, on se connecte en nous même et pas à l’extérieur.

Les deux premiers types ont plutôt tendance à gêner notre incarnation vu que nous plaçons notre attention à l’extérieur à la recherche d’un Dieu. Les deux suivants permettent au contraire d’attirer ou de cultiver l’énergie divine en soi, et donc la Conscience pure. Elles permettent alors une puissante incarnation dans le lâcher prise.

C’est le moyen qu’utilisent les religieux et les dévots (comme par exemple en Bakti Yoga) pour vivre leur incarnation et leur foi, chacune se renforçant l’une l’autre.

Bien que très efficace, cette méthode demande généralement de se couper du monde afin de vivre en permanence dans la connexion au divin. Le vivre en restant dans la vie courante est bien sûr possible mais difficile.

Le risque de cette méthode est de se sentir à des moments déconnecté du divin, ce qui nous pousserait à perdre contact avec notre propre incarnation.

Voyages en état de conscience modifié

Cette méthode particulière est souvent très utile pour les AIP ou les pratiquants de la spiritualité moderne.

Voyager en état de conscience modifié est souvent l’occasion pour les personnes spirituelles ou qui souhaitent ne pas vraiment s’incarner de fuir. Certaines personnes utilisent des drogues pour faciliter leur voyage, d’autres des sons ou des tambours chamaniques, d’autres la respiration ou la méditation.

Quelle que soit la méthode, elles sont souvent mal utilisées et ont plutôt un aspect négatif pour ce qui est de l’incarnation car ça nous emmène ailleurs…

Voyager “avec son corps”

Il existe cependant une manière de voyager qui renforce notre incarnation tout en nous permettant de visiter des mondes extraordinaires.

Pour cela, on va utiliser l’ensemble de nos sens, en particulier nos sensations. Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, la sensation est une exclusivité de l’incarnation.

En ressentant ce qui se déroule en nous lors d’un voyage en Conscience, nous pouvons ramener ces sensations à notre corps. Nous augmentons ainsi notre connexion à notre incarnation. Par exemple, lors d’une méditation, au lieu de visualiser simplement une scène, je peux aussi toucher différents objets..

L’effet est d’autant plus fort qu’on voyage dans un endroit nouveau ou qui nous apporte plein d’énergie positive. Notre cerveau est programmé pour enregistrer les émotions ou la nouveauté de manière bien plus efficace. Comme il relie les éléments qui arrivent ensemble, dans ce cas, il va lier les sensations positives et le fait de voyager avec son corps. Nous portons ainsi retourner dans cet état de plus en plus facilement.

Être là et loin à la fois

Les praticiens de cette manière de s’incarner peuvent profiter de magnifiques voyages en conscience où ils apprennent pleins de secrets de l’univers tout en s’incarnant chaque jour davantage.

Le risque de cette approche est que la frontière est mince entre l’incarnation de ses voyages et la fuite de la réalité. Plus on voyage loin et plus il est difficile d’emmener son corps avec soi.

Prendre soin des autres

Prendre soin des autres sans rien attendre en retour permet de mieux s’incarner. Un des buts de chaque personne incarnée est d’aider les autres, quelque soit la manière. Cela fait partie de l’incarnation.

Il est donc logique qu’aider les humains, les animaux, la nature ou tout ce qui existe sur cette planète nous permette d’être présent ici et maintenant.

Soigner les personnes est particulièrement efficace, raison pour laquelle les thérapeutes sont généralement bien ancrés lorsqu’ils travaillent, surtout ceux qui pratiquent des thérapies manuelles. Quand ils sont mal ancrés, cela peut les fatiguer énormément et amener des pathologies dans leur corps.

Pour fonctionner, cette méthode nécessite de se détacher des attentes. Si nous faisons quelque chose pour l’autre en attendant une récompense (ne serait-ce qu’un merci), cela a plutôt tendance à gêner notre incarnation car notre attention est fixée sur ce qu’on attend ou ce qu’on n’a pas reçu.

Ne pas se poser de question

Le dernier type de personnes bien incarnées paraissent souvent moins incarnées vu de l’extérieur. Il s’agit des personnes qui ne se posent pas de question et n’ont pas d’attente. Quand un problème survient, ils s’adaptent et continuent leur chemin.

Ces personnes peuvent sembler détacher de la vie tant le drama ne les atteint pas. Pourtant, ils sont exactement où ils doivent être, comme ils doivent être. Ils n’ont généralement pas besoin de méditer ou de faire des exercices. Au contraire, cela les pousserait sans doute trop à se poser des questions (d’ailleurs une personne de ce type a peu de chances de lire ces lignes).

Les gens de ce groupe sont généralement comme ça, soit depuis la naissance, soit depuis un événement marquant dans leur vie. Les personnes méditant sur le vide et le silence peuvent également arriver à ce type d’incarnation.

Comment s’incarner pleinement

Vous avez à présent quelques pistes sur les différents types d’incarnation. Vous pouvez choisir celle(s) qui vous convient le mieux.

Dans le prochain article, vous pourrez trouver des exercices simples pour vous incarner davantage.

D’ici là, nous attendons vos questions sur l’incarnation dans vos commentaires ou par courriel.

Amicalement vôtre,

Wanderer

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