Au-delà des résistances : être nous-mêmes

Quand notre vie est remplie de souffrances, que nous n’arrivons pas à être heureux, nous recherchons bien souvent à l’extérieur les causes de notre mal-être, de ce qui nous bloque dans notre évolution, oubliant que l’extérieur se modèle sur nos croyances et nos pensées.
Après avoir pris conscience que nos croyances modèlent le cadre de notre vie et comment, en travaillant dessus, nous pouvons modifier notre extérieur, il arrive que nous nous retrouvons à nouveau dans des situations qui sont lourdes à vivre. Cette lourdeur vient de nos plus grandes résistances.

Nos plus grandes résistances peuvent aussi s’appeler résistances-mères, celles dont découlent toutes les autres.

On voit nos résistances souvent comme des ennemis à vaincre à tout prix. Mais cette guerre est perdue d’avance. Qui pourrait se battre lui-même ? Cela n’amène qu’à une annihilation, ce qui est impossible pour l’être. On se trouve alors dans une sorte de dimension entre résistance contre nos résistances (auto-sabotage) ou alors dans de grandes souffrances et contraintes où nous sommes tiraillés entre ce que nous voulons vivre et nos résistances.

Et s’il existait une manière de se défaire de nos résistances en douceur ? Une méthode plus efficace que les conflits pour se reconnecter.

Qu’est-ce que c’est exactement une résistance ?

Une résistance est avant tout une “protection” que nous avons mis en place à la suite de nos peurs, de nos traumatismes, de nos difficultés. Elles sont là pour nous empêcher de “souffrir” à nouveau et en par voie de conséquence de changer. En effet, le changement signifie la mort d’une partie de nous. Au lieu de voir cette mort comme une possibilité de renaissance, nous la voyons comme une fin à éviter absolument. Nous mettons donc en place les résistances nécessaires autour de nos résistances-mères pour ne pas trop changer.

Une résistance peut aussi provenir de parties clivées de nous mêmes. Lorsque nous vivons de grands traumatismes, ou des traumatismes qui se répètent encore et encore, les parties en souffrance, pour survivre, finissent par se couper du reste de notre être pour se protéger et empêcher que le mal ne nous envahisse entièrement. Des résistances sont alors mises en place pour que ces parties restent isolées et “en sécurité” toutes notre vie.

Problèmes liés au résistances

Vision binaire du monde

Pour s’assurer que nous n’allons pas changer, les résistances s’arrangent pour que nous voyions le monde en noir et blanc.

  • Alors que nous prévoyons de faire 90 minutes de sport par jour, nous n’arrivons pas à nous y tenir
  • Si nous n’aimons pas notre vie, nous devons quitter notre travail et partir vivre au bout du monde
  • Nous avons besoin de plus de sens et de spiritualité, nous devons méditer 60 minutes tous les jours

Cette manière d’agir est là pour nous empêcher de changer. En effet, hors situations exceptionnelles, il y a peu de risques que nous entreprenions ces changements dans la durée. Nos résistances sont donc en sécurité.

Chaque fois qu’on repère une réaction de ce type dans notre fonctionnement, on peut être certain qu’une résistance est à l’œuvre. Mieux vaut alors opter pour un changement progressif ou la voie du milieu.

Agir sur ses résistances

Avant de pouvoir se défaire d’une résistance, il est nécessaire d’en avoir conscience. Pour cela, il existe plusieurs possibilités :

Agir au coup par coup

Lors d’événements de la vie ou lorsqu’on travaille sur un élément de notre corps ou un blocage, on peut repérer une résistance.

Par exemple, je peux essayer de comprendre pourquoi j’ai mal au dos et me rendre compte que quelque chose en moi résiste. Je peux aussi me rendre compte que je résiste car je n’arrive pas à sortir de ma procrastination alors que j’avais prévu de travailler 12 heures dans la journée sur mon nouveau projet. Ou encore une peur qui ne veut pas lâcher prise peut être signe de résistance.

Il est alors possible de travailler directement dessus ou de la noter pour la résoudre plus tard avec les différentes méthodes proposées ci-dessous.

Travailler sur une résistance particulière

Il est aussi possible de savoir qu’on a une résistance dans un domaine sans forcément savoir laquelle. On peut alors travailler directement sur cette résistance afin de mieux la définir et la dépasser.

Mettre une résistance de côté

Parfois, nous nous rendons compte que nous avons une résistance sans avoir le temps, l’énergie ou la possibilité de nous en occuper sur le moment. Pourtant, nous ne pouvons pas nous permettre de rester bloqué.

Par exemple, un matin où je dois aller travailler, je me réveille avec une douleur au dos. En enquêtant un peu, je remarque qu’une résistance est liée à cette douleur et à un rendez-vous avec un client. Je n’ai pas le temps d’enquêter plus loin à cet instant, pourtant je ne peux pas rester avec ma douleur toute la journée.

A ce moment, il est possible de reconnaître sa résistance, de la considérer mais de la laisser de côté. Lui demander mentalement de se pousser puis la visualiser hors de son corps quelques temps. On peut alors équilibrer le reste avant de la remettre en place. L’idée de cet exercice est de nous laisser équilibrer ce qui n’est pas concerné par la résistance.

Dans notre exemple d’avant, la résistance m’empêche d’équilibrer mon dos entier, alors qu’elle ne concerne qu’un muscle précis. En la mettant de côté, je peux équilibrer tout le reste et du coup moins souffrir. Cela ne m’empêchera pas de devoir revenir à cette résistance rapidement, sans doute le soir même, sous peine de voir revenir toutes mes douleurs.

Méthodes pour travailler avec ses résistances internes

Ouvrir un dialogue avec la résistance dans le corps

Après avoir trouvé une résistance, on peut procéder à un scan complet de notre corps :

Il se peut que cette résistance soit sur plusieurs endroits du corps, surtout si elle est ancienne. Dans ce cas, vous pouvez demander à votre intuition ou la Deva de votre corps par où commencer. Si vous n’arrivez pas à le déterminer, commencer par la première zone qui vous vient à l’esprit.

Incarner cette résistance pour mieux l’appréhender

La PNL a montré l’importance d’utiliser la visualisation pour mieux appréhender un problème psychique. En effet, notre cerveau se concentre plus facilement sur des formes, des couleurs et des tailles que sur des éléments abstraits comme la colère.

Donc, en concentrant votre Attention sur la zone où se trouve la résistance, demandez-vous :

  • Quelle taille a-t-elle ? (une pomme, une noix, une tête d’épingle, un melon…)
  • A-t-elle une couleur ? (transparent, blanc, rouge, arc-en-ciel…)
  • Comment est sa forme ? (géométrique, psychédélique, un objet, un animal, une personne…)
  • Quelle sensation physique dégage-t-elle ? (lourde, chaude, piquante, glissante…)

Si vous n’en avez aucune idée, imaginez que vous savez et décidez simplement. Notre imagination est généralement l’instrument préféré de nos perceptions internes.

Discuter avec sa résistance

Une fois sa résistance visualisée dans son corps, on peut s’installer en face d’elle, la saluer et discuter un peu avec elle. On peut ensuite lui demander :

  • Pourquoi es-tu là ?
  • Depuis quand es-tu là ?
  • Pourquoi es-tu là ?
  • Qu’est-ce qui pourrait arriver si tu n’étais plus là ?
  • Qu’as-tu peur qu’il arrive si tu n’étais plus là ?

Attendre ensuite tranquillement les réponses. Elles peuvent venir immédiatement ou plus tard dans des rêves ou des synchronicités par exemple. Il est juste important de ne pas avoir d’attentes.

Décider ce que l’on veut pour sa vie

Une fois que l’on sait/sent pourquoi on a telle résistance, on peut décider si elle nous est toujours utile ou non. En fonction de ses réponses, il y a 3 possibilités :

La résistance nous est toujours utile

À ce moment, on peut la remercier et lui demander de continuer son travail. Maintenant qu’on a compris la raison de cette résistance, on peut en accepter plus facilement les inconvénients qui sont là pour nous protéger.

Nous n’avons plus besoin de cette résistance

Elle servait certainement à nous protéger à un moment de notre vie, mais nous avons changé et elle n’a plus la même utilité. Il est alors temps de le lui expliquer et lui montrer que nous n’avons plus besoin d’être protégé. Par exemple, si une résistance servait à me protéger quand j’avais 6 ans, je peux lui montrer que maintenant que je suis adulte, j’ai les moyens pour me protéger sans elle.

Nous ne voulons lâcher qu’une partie de la résistance

Le principe n’est pas de combattre la résistance ou lui imposer notre volonté, ce qui ne ferait que la renforcer. Il s’agit de prendre le temps de lui expliquer pourquoi nous n’avons plus besoin d’elle. Le processus peut prendre un peu de temps, mais peut se faire tout en douceur. Et surtout, la libération sera définitive.

Nous pouvons aussi demander à la résistance de ne lâcher que partiellement. On lui montre alors quels sont les domaines sur lesquels elle peut lâcher et pourquoi, comme dans le point précédent.

De la gratitude

Terminer en remerciant cette résistance pour tout ce qu’elle a fait et lui envoyer plein de gratitude puis la laisser partir. Prendre un petit temps de méditation ou de repos avant de retourner à sa vie courante.

Une aide pour poser ses questions et obtenir des réponses

Dans ce genre de travail, notre plus gros blocage est notre mental qui affirme que nous n’entendons pas la réponse. Pour aider à franchir ce barrage, il y a la possibilité de poser des questions un peu différente :

  • Qu’est-ce qui se passerait si je pouvais entendre ces réponses ?
  • Si je pouvais entendre ces réponses, qu’est-ce qu’elles seraient ?
  • Quelle est la peur qui m’empêche d’entendre les réponses ?
  • Est-ce que tu réalises que j’ai (votre âge)
  • Est-ce que je pourrais entendre ce que ma résistance a à dire au je ne fais rien pour la changer ?

Il y a d’autres possibilités. L’idée est de trouver la clé qui vous permette d’entendre cette résistance en dépassant les barrières du mental.

Si malgré tout, rien ne vient, c’est sans doute que vous avez besoin de l’aide d’une personne extérieure pour vous aider dans cette démarche, un thérapeute holistique ou un psychologue pourront humaniste pourront vous accompagner au mieux.

Travailler avec les symboles

Les symboles sont d’excellents moyens de travailler avec des éléments de notre inconscient dans avoir besoin de les comprendre. Cette technique est assez simple mais elle demande un certain degré de lâcher prise.

  • Fermer les yeux et se détendre. Respirer calmement.
  • Commencer par scanner son corps à la recherche d’une résistance
  • Une fois la résistance trouvée, la représenter par un symbole. Ne pas essayer d’interpréter ou d’intellectualiser ce symbole.
  • Faire sortir ce symbole et le placer devant soi pour l’observer
  • Lui demander de quoi il aurait besoin pour évoluer. Écouter son intuition.
  • Faire ce qui est demandé même si cela paraît étrange et voir l’effet sur le symbole
  • Continuer ainsi jusqu’à ce que le symbole ait pris la forme qui nous convient, qu’il n’y ait plus rien à faire à ce moment
  • Replacer le symbole à sa place
  • Le remercier et être dans la gratitude un moment puis revenir à sa vie courante

Résistance et énergie

Plus on accumule d’énergie pour dépasser une de nos résistances, plus cette dernière va augmenter. Elle gagnera autant en force que l’énergie qu’on met à la combattre. La guerre est donc perdue d’avance. Sauf si on accepte de ne pas se battre. Le meilleur moyen d’y arriver, c’est de lancer le changement sans avoir d’attente quand au résultat. Plus on désire changer, plus le changement sera difficile. L’idée est plutôt de lancer le mouvement et d’observer ce qui se déroule en nous.

Et vous, pensez-vous que vos résistances vous servent ? Écrivez-le nous en commentaire, nous vous répondrons avec joie.

Amicalement vôtre,

Bhân & Wanderer

4 Thoughts on “Au-delà des résistances : être nous-mêmes

  1. Merci pour ce bel article !
    Je pratique la gratitude au quotidien par des affirmations et j’ai vu un impact incroyable sur mon état d’esprit et les résistances associées.
    Reconnaître consciemment ses résistances est aussi un beau premiers pas pour les passer par l’écoute plutôt que par le rejet.

  2. Merci pour cet article.
    “Si vous n’en avez aucune idée, imaginez que vous savez et décidez simplement. ” Cette phrase en particulier me parle beaucoup !

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